Anecdotes / Caractère

Charlie est une véritable pile électrique, et il n'est pas nécessaire de rester longtemps en sa compagnie pour réaliser qu'elle ne tient tout bonnement pas en place. Elle supporte aussi mal la solitude que le silence et n'est, par conséquent, que très rarement chez elle. On pourrait la qualifier d'oiseau de nuit si seulement elle dormait véritablement le jour. En réalité, elle cumule depuis toujours le manque de sommeil sans jamais paraître réellement fatiguée. Charlie a besoin que ça bouge, tout le temps, elle s'ennuie très rapidement, se lasse encore plus vite et s'est visiblement lancée dans une quête perpétuelle de sensations fortes.

Ecorchée-vive, elle semble constamment à fleur de peau, ressent tout puissance 10 000, sans demi-mesure, jamais. Aussi spontanée qu'impulsive, ses relations sociales sont houleuses, on l'adore ou bien on la déteste, mais elle laisse rarement indifférent. Bagarreuse et plutôt instable, elle semble n'avoir que peu conscience du danger. En réalité, elle sait toujours parfaitement ce qu'elle risque... Mais elle fonce quand même.

Histoire

Dans la plupart des histoires, c'est le père qui déserte, laissant la femme en cloque derrière lui. Mais pour Charlie, c'est l'inverse qui s'est produit : après deux années à s'occuper de sa fille en bas-âge, sa mère s'est rendue compte que la maternité n'était décidément pas faite pour elle, et s'est barrée sans jamais se retourner. Son père, un voyou toujours sur les routes, n'aurait en revanche jamais songé à abandonner le fruit de ses entrailles. Il récupère donc Charlie, et l'emmène avec lui partout.

S'il l'élève seul officiellement, officieusement, il y a tous les autres. Les amis, les potes, les cent-cinquante tontons, les membres de son groupe de musique, les types avec lesquels il fomente tous ses coups, toute cette troupe mouvante, changeante qui évolue sur les routes avec eux. Ils emmènent Charlie en virée, lui apprennent à jouer de la guitare et à rouler des joints alors qu'elle n'a pas huit ans. Y a le tatoueur qui dessine sur la peau de son daron, et sur la sienne quand elle devient en âge de réclamer. Sa scolarité est tout aussi chaotique, elle oscille entre périodes de scolarisation déplorables et moments où on lui fait l'école à la maison, sans grand succès non plus. Les cours, ça ne l'intéresse pas, et on lui apprend de toute façon plein d'autres choses. Crocheter des serrures, à casser des verres sur les comptoirs, à servir une bière, à escalader les murs, à courir vite pour ne pas se faire gauler, à mentir pour couvrir les autres, à battre des cils pour avoir l'air innocent, conduire une moto, surfer, jouer les copilotes...

Si Charlie est fille unique, elle n'est jamais seule. A la maison y a du bruit tout le temps, c'est jamais réellement vide, la vie n'est jamais réellement calme. Elle ne sait plus vivre dans le silence, dans l'immobilisme, prête à péter les plombs si elle n'a rien à faire pendant plus d'une heure. Ils font le tour des US en caravane, bouffent à l'heure espagnole et passent leur temps à faire la fête. Elle se fait des amis sur la route, des amants aussi, des qu'elle ne reverra jamais parce qu'elle ne reste souvent qu'une semaine avant de déjà repartir sur la route. Mais ça ne fait rien, parce que Charlie ne s'attache pas, elle vit au jour le jour, prend tout ce que la vie lui donne parce que son père lui a appris à dire merci. Mais elle en veut toujours plus, réclame sans arrêt, se laisse volontairement entraîner dans les pires emmerdes, quand c'est pas elle qui les crée. Elle s'en fiche, parce qu'elle sait qu'elle ne reste pas, qu'elle peut foutre le bordel avant de se tirer à l'anglaise. De toute façon personne ne la connaît vraiment, même son prénom, elle ne donne pas le vrai. Quand elle quémande l'attention elle dit qu'elle s'appelle Onyx, et les gens ne posent pas de question.

C'est la vie qu'elle mène, jusqu'à ce que son père se fasse gauler, et se retrouve derrière les barreaux. Là, il tente de lui faire comprendre qu'il faut qu'elle se range, pour ne pas finir comme lui, mais elle se rend bien compte qu'elle ne sait pas faire grand chose d'autre. Quand il crève en prison, Charlie, dévastée, décide d'aller s'installer ailleurs, et débarque à Granbury, où elle se fait embaucher dans un bar.